Qualité de l'eau

Le Plan directeur de l'eau de la zone Batiscan-Champlain est composé des 6 problématiques priorisées par les utilisateurs de l'eau en 2023. La qualité de l'eau est l'une de ces problématiques. Continuellement mise à jour, cette page permet de mieux comprendre ses enjeux.

Objectifs

  1. D'ici 2028, instaurer un suivi annuel des pesticides et des contaminants émergents dans les zones de concertation des cours d'eau orphelins, Champlain, Batiscan sud, des Envies et des Chutes et Tawachiche et Propre
  2. D'ici 2034, augmenter d'une classe la qualité des cours d'eau classés mauvais ou très mauvais dans les milieux agricole et urbain de la zone de gestion intégrée de l’eau Batiscan-Champlain
  3. D’ici 2034, sensibiliser annuellement 100 propriétaires de puits privés à l’importance d’analyser la qualité de l’eau de leur puits dans la zone de gestion intégrée de l’eau Batiscan-Champlain
  4. D'ici 2034, améliorer d'un niveau l'état trophique des lacs mésotrophes ou eutrophes dans la zone de gestion intégrée de l’eau Batiscan-Champlain
  5. D'ici 2034, maintenir l'état trophique des 7 lacs oligotrophes dans la zone de gestion intégrée de l’eau Batiscan-Champlain

Les utilisateurs de l’eau de la zone Batiscan-Champlain se sont dotés de ces objectifs à atteindre collectivement pour améliorer la qualité de l'eau.

Dans cette page

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Le contenu sera bientôt disponible. D’ici là, vous pouvez consulter la fiche diagnostique disponible en bas de cette page.

Définition

La qualité de l’eau désigne son aptitude à répondre aux besoins des différents usages, comme la consommation humaine, l’irrigation, ou le maintien des écosystèmes.

Elle est mesurée pour les eaux de surface via des indices tels que l’IQBP6, l’IDEC et l’ISB, et pour les eaux souterraines selon les normes de qualité de l’eau potable.

L'eau sur le territoire

La ZGIEBV contient:

  • 6% milieux aquatiques
  • 8 684 km de cours d'eau
    • 4 017 km (46%) permanents
    • 4 667 km (54%) intermittents
  • 5 547 lacs

Grands constats

Note: Dans la présente analyse de la qualité de l’eau, les données utilisées de l’IQPB6 intégraient, soit la période de 3 ans la plus récente disponible pour une station (6 stations), soit les résultats ponctuels de la plus récente année échantillonnée (22 stations; Figure 4) et ce, en fonction de la disponibilité des données.

Cours d'eau

En général (IQBP6), une dégradation de la qualité de l’eau des cours d’eau est observée de l’amont vers l’aval de la ZGIEBV et pour les bassins versants où plusieurs stations ont été échantillonnées. La tendance s’observe à leur échelle également (p.ex. bassin versant de la rivière Champlain).

  • Sur les 16 cours d’eau suivis entre 2017 et 2021 (IQBP6):
    75% avait une qualité de l'eau classée douteuse, mauvaise ou très mauvaise
  • Les stations pour lesquelles la qualité de l’eau était classée très mauvaise sont :
    • Bras de la rivière Pierre-Paul (2015)
    • Cours d’eau Piché (2015)
    • Rivière des Chutes (2019-2021)
    • Rivière au Lard (2017)
    • Ruisseau Nobert (2018)

Paramètres

De 2018 à 2021, neuf stations ont fait l’objet d’un suivi de la qualité de l’eau (IQBP6).

Plus de 50% des stations ont enregistrés des dépassements pour cinq des sept paramètres :

  • Solides en suspension (100%)
  • Chlorophylle-α (89%)
  • Azote total (89%)
  • Phosphore total (89%)
  • Coliformes fécaux (67%)

Évolution temporelle

Il y a rarement des suivis IQBP6 pluriannuels dans les cours d’eau du territoire. Il est donc difficile de suivre l’évolution temporelle de la qualité de l’eau à l’aide de cet indice. Seulement 10 stations (7 cours d’eau) ont fait l’objet de suivis espacés de plus de 4 ans.

  • Dégradation de la qualité de l’eau 2 stations (mauvaise à très mauvaise):
    • rivière des Chutes
    • ruisseau Nobert
  • La qualité est demeurée la même dans les autres stations.

Rivière Batiscan

Évolution temporelle des paramètres physicochimique et bactériologique
de l'eau de la rivière Batiscan
(station Sainte-Geneviève-de-Batiscan, MELCC [2020a])

Métaux

  • Deux rivières ont fait l’objet d’un suivi ponctuel : Batiscan en 2009 et Champlain en 2011
  • Un seul dépassement d’un critère de qualité a été observé, soit le fer dans la rivière Champlain

Pesticides

  • Deux rivières ont fait l’objet d’un suivi ponctuel de pesticides : Batiscan en 2018 et Champlain en 2013
  • Aucun dépassement des critères de qualité de l’eau pour la Protection des espèces aquatiques (effet chronique [CVAC]) 
  • Rivière Champlain: 7 herbicides, 2insecticides et 1produit de dégradation (généralement associés aux grandes cultures de maïs et de soya) ont été mesurés

Lacs

17 lacs dans le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL). Tous ces lacs sont situés dans le sud du bassin versant de la rivière Batiscan.

HXCJKVLB :JLK UVF

 

Cyanobactéries

Le MELCCFP liste les plans d’eau touchés par une fleur d’eau d’algues bleu vert chaque année depuis 2004, mais le portrait est incomplet. De 2004 à 2014, 5 lacs (Croche, Édouard, Éric, à la Perchaude, Pierre-Paul et à la Tortue) avaient enregistrés des efflorescence, mais davantage ont pu être touchés pendant cette période comme après.

 

Eau souterraine À terminer

À l’échelle de la Mauricie, plus de 30 % des propriétaires de puits privés consommaient une eau contenant des bactéries et 94 % des participants dont l’eau était non conforme la qualifiaient comme bonne ou très bonne (OBVRLY, 2020).
 
Voici les grands constats du PACES-UQAC qui couvrait 44 % de la ZGIEBV en lien avec la qualité de l’eau souterraine (CERM-PACES, 2022) :
  • 62 % de la population est alimentée en eau potable à partir d’eau souterraine ;
  • 34 % de l’eau souterraine est utilisée pour un usage domestique, 38 % pour un usage agricole et 17 % pour un usage industriel, commercial ou institutionnel (ICI) ;
  • Les dépôts granulaires d’origine glaciaire ou postglaciaire sont le type de milieux aquifères principalement exploité pour l’alimentation en eau potable par les municipalités ;
  • La carte de vulnérabilité de l’eau souterraine montre des secteurs, généralement associés aux importantes accumulations de sable de surface, où des études locales sont requises pour préciser les risques de contamination anthropique ;
  • Il existe localement une eau souterraine salée dans les Basses-Terres.

Conséquences principales

Biodiversité

  • Eutrophisation 
  • Développement excessif d’algues, dont les algues bleu-vert (cyanobactéries), et de plantes aquatiques 
  • Changements populationnels 
  • Mortalité

Usages

  • Perte d’usages 
  • Diminution de l’esthétisme 
  • Dégradation du paysage

Eau potable

  • Perte de réserves d’eau 
  • Dangers pour la santé humaine et des animaux d’élevage
  • Modification du goût, de l’odeur et de la couleur de l’eau (p.ex. manganèse, fer) 
  • Altération des vêtements (taches au lavage) et des appareils électroménagers (p.ex. manganèse, fer)

Activités récréatives

  • Détérioration de la qualité des plages, fermeture 
  • Diminution de la qualité de vie des citoyens 
  • Conflits d’usages 
  • Bioaccumulation de contaminants dans les poissons d’intérêt sportif (danger pour la consommation humaine)

Économique

  • Abandon de nombreuses zones riveraines 
  • Zones de faible valeur foncière 
  • Augmentation des coûts de traitement de l’eau 
  • Pertes de revenus liés à l’arrêt de la pratique d’activités récréatives

Santé humaine

  • Maladies gastro-intestinales liées à la consommation d’eau avec contamination bactérienne
  • Maladies cutanéo-muqueuses par contact (p.ex. baignade) 
  • Potentiel d’épidémies d’origine hydrique liées à l’eau souterraine
  • Bouleversements émotionnels : anxiété, dépression, chagrin et désespoir
  • Écoanxiété : une peur chronique d’une catastrophe environnementale imminente

Les eaux souterraines sont généralement de meilleure qualité que les eaux de surface et sont donc à privilégier lorsqu’une nouvelle source d’eau est recherchée. Toutefois, il faut se rappeler que ces eaux ne sont pas à l’abri d'une contamination et qu’un suivi étroit doit être effectué afin de s’assurer de la qualité de la source (coliformes totaux et E. coli, minimalement).

Les causes

Eau souterraine

Sources ponctuelles

  • Systèmes septiques sur place ;
  • Fuites de réservoirs ou de pipelines contenant des produits pétroliers ;
  • Pertes ou déversements de produits chimiques industriels aux installations de fabrication ;
  • Puits d'injection souterrains (déchets industriels) ;
  • Décharges municipales ;
  • Déchets d'élevage du bétail ;
  • Fuites de réseau d'égouts 
  • Produits chimiques utilisés dans les installations de préservation du bois ;
  • Résidus de zones minières ;
  • Épandage des boues résiduaires ;
  • Cimetières ;
  • Zones de stockage de sel pour les routes ;
  • Puits pour l'élimination des déchets liquides ;
  • Ruissellement du sel et d'autres produits chimiques sur les routes et autoroutes ;
  •  Déversements liés aux accidents routiers ou ferroviaires ;
  • Production d'asphalte et terrains de nettoyage de l'équipement.

Sources non ponctuelles (diffuses)

  • Engrais sur les terres agricoles ;
  • Pesticides sur les terres agricoles et les forêts ;
  • Contaminants dans les retombées sous forme de précipitations, de neige et de dépôts atmosphériques secs.

Quelles sont les causes ?

  • Anthropiques :
    • Effluents industriels et municipaux.
    • Ruissellement agricole riche en fertilisants et pesticides.
    • Débordements d’égouts, fosses septiques défectueuses.
    • Urbanisation, réduisant les surfaces d’infiltration et augmentant le ruissellement.
  • Naturelles :
    • Sols et matières organiques en décomposition.
    • Dissolution naturelle de minéraux (fer, manganèse, etc.).
  • Changements climatiques :
    • Augmentation des précipitations et des érosions, modifiant la charge des polluants.

Le Plan directeur de l’eau a été déposé le 1 mars 2024 au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et est en attente d’attestation gouvernementale. Pour consulter la fiche diagnostique de cette problématique :